Hiraizumi

Il y a mille ans, Hiraizumi était la capitale du Nord. Aujourd’hui, Hiraizumi, avec cinq sites qui l’entourent, est nommée site culturel au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO à Paris en juin 2011. Bien qu’elle ne soit qu’une bourgade de 7800 habitants aujourd’hui, elle a été autrefois la capitale du Nord qui, dit-on, rivalisait de beauté avec Heian.

Fujiwara no Kiyohira (1056-1128), du clan Fujiwara installe son quartier général à Hiraizumi à la fin du XIe siècle. Il fonde le clan des Ōshū Fujiwara ou Fujiwara du Nord, et Hiraizumi devient une des villes les plus riches du Japon au XIIe siècle (époque de Heian), rivalisant d’opulence avec Kyōto, alors que le clan Minamoto domine le Japon.

La région bénéficie alors de l’élevage de chevaux, ainsi que de l’exploitation de gisements d’or. Elle fait également partie d’un vaste réseau commercial, reliant le Nord de Honshū et l’île de Hokkaidō, pourvoyeuses de fourrures et de konbu au reste du Japon. La région importe des poteries d’usage quotidien du Tōkai mais aussi des produits de luxe (céramiques chinoises, flûtes en ivoire…) venus du continent via le port de Hakata sur l’île de Kyūshū. Bien que des sources écrites mentionnent la richesse de la région à cette époque, les historiens ont longtemps douté de la réalité de cette opulence ; celle-ci devint manifeste à la fin des années 1980 grâce à une campagne de fouilles archéologiques.

Fujiwara no Hidehira (1096-1187) fonde le Muryōkō-in (aujourd’hui en ruine), réplique du Byōdō-in, qui accueille près de mille moines dont certains venants de Chine. Le bouddhisme se répand ainsi dans le nord du Japon à partir de Hiraizumi.

À la fin du xiie siècle, Minamoto no Yoritomo prend le contrôle militaire du centre et de l’ouest du Japon et instaure le régime du shogunat après avoir remporté la guerre de Genpei. Son demi-frère Minamoto no Yoshitsune, qui devient son rival, se réfugie par la suite à Hiraizumi, l’une des dernières seigneuries autonomes de Honshu, et ce bien qu’elle soit coupée de son réseau commercial et du soutien de l’empereur. Minamoto no Yoritomo mobilise alors ses vassaux et attaque Hiraizumi, incendie la ville et tue Minamoto no Yoshitsune ainsi que son compagnon Benkei. L’endroit du drame est marqué par une stèle bien que la légende qui considère Minamoto no Yoshitsune comme le plus grand samurai de l’histoire du Japon le voit s’évader et accomplir des exploits extraordinaires. 

Des 40 monuments somptueux financés par les Fujiwara, il n’en reste plus que deux encore debout :

Le Chuson-ji : construit en 850 par le moine, tendai, Ennin puis reconstruit selon les standards en cours à Heian, qui compte des trésors le Konjiki-do, autel presque entièrement recouvert de feuille d’or, et le Kyozo, bibliothèque de sutras aux motifs et incrustations éblouissantes.

Le Takkoku-seiko ji ou Takkoku no Iwaya, incrusté dans la roche, un bouddha de 33 mètres de haut se tenait là, bâti à la manière du Kiyomizu dera de Kyoto, on dit que ce temple fût fondé afin d’apporter une victoire décisive sur le peuple qui vivait là et qui était alors jugé barbare, les Akuro ko d’Emishi.

Le Motsu-ji : un des jardins de la terre pure du Japon, immensément célèbre et gardien du style du XIIe siècle, où les ruines d’un temple demeurent.  

Se diriger vers les temples se fait au travers de grandes allées bordées de pins japonais vieux de 300 ou 400 ans, offrant de belles balades.

Tous les monuments sont accessibles en bus via une navette locale depuis la gare de Hiraizumi [450 yens le pass journée illimité], il est également possible de les rejoindre à pied, pour les sportifs et téméraires. 

Depuis Ichinoseki, prendre la JR Tohoku Main Line pour Hiraizumi [ 8 minutes ] 

Depuis Tokyo, prendre le JR Tohoku Shinkansen jusqu’à Ichinoseki, puis voir ci-dessus.

En savoir plus.

Office du tourisme de Hiraizumi

 

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