Les grandes compagnies de lingerie recyclent les soutien-gorges usagés pour les transformer en un carburant industriel. Un mouvement qui a pour but de mener leur image de marque vers celle de compagnies protectrice de l’environnement, ainsi que d’offrir aux femmes la possibilité de servir une cause louable avec leur vieux sous vêtement.
Triumph International Japan Limited, un fabricant de sous vêtement a donné dans ses magasins de tout le pays des sachets plastiques en Avril et en Mai à ses clientes, en leur indiquant de faire un tri dans leur penderie pour se débarrasser de leurs soutiens gorge abîmés ou dont elles n’ont plus besoin en utilisant les sacs donnés à cet effet, même ceux de marque différente.
“Je n’ai plus à me préoccuper de quoi faire avec mes vieux soutiens gorge désormais, puisque les manufacturiers les reprennent désormais” affirme cette femme de 33 ans au magasin Triumph du quartier de Chuo, à Tokyo.
Elle avait pour habitude de mettre ses soutiens gorges usagés en pièce avant de les jeter. Car en effet, phénomène étrange beaucoup de femmes trouvent embarrassant de jeter leur sous vêtement parmi les déchets à cause de la réglementation sur l’utilisation de sac transparent & par peur que ces derniers soient volés par des pervers.
Un porte parole de la marque dit que “pendant que nous pensions à faire quelque chose pour préserver l’environnement, l’idée de remédier à cette anxiété parmi nos clientes a fait surface.“
Apparemment beaucoup de femmes ressentaient un stress réel, puisque qu’un rapport datant de 2004 et effectué par Wacoal Corporation, un fabricant de lingerie basé à Tokyo, a mis en lumière que 61% des interrogés hésitaient à jeter leur sous vêtement parmi les déchets.
Wacoal a ainsi introduit dès 2008 un programme de recyclage pour répondre à cela.
Les métaux sont séparés du reste du vêtement et la partie principale est transformée en fuel pour la combustion.
Triumph a ainsi rassemblé plus de 200.000 soutiens-gorge depuis que son programme a été mis en place en 2009 et les a transformé en 14 tonnes de fuel domestique dit RPF “Refuse for plastic and fiber”. La campagne va s’étendre vers Taïwan dès cette année par Wacoal.
Suivant le mouvement, les fabricants de vêtement de sport font également plus d’effort concernant le recyclage des
vêtements. Parmi eux, Rovex Inc., un vendeur de produit de sport par internet propose de coupons de 500 yens pour chaque pièce de vêtement usé qui leur serait rapporté.
Le fabricant de vêtement d’extérieur Patagonia s’y était également mis en recyclant les vêtements usagés de sa marque pour en faire de nouveaux avec une nouvelle fibre. Entre 2005 et 2010, il a réussit à récolter 39 tonnes de vêtement.
Cependant, les experts du secteur disent que créer de la fibre à partir de matière usagée nécessite une expertise qui coûte cher puisqu’aucun progrès n’a été fait dans le domaine dans le champs du recyclage.
“Il n’y a qu’une salle travaillant pour l’amélioration technologique concernant la séparation des matériaux et le retrait des impuretés, alors que le monde des affaires se trouve dans l’urgence de développer des produits utilisant du matériel recyclé” indique Teruo Kimura, professeur à l’institut de Kyoto, spécialisé dans l’ingénierie du recyclage.
Malgré les difficultés, la marche du Japon vers le recyclage continue, une matière dans laquelle la France ne serait pas en reste de suivre l’exemple…
(source Koudo)
