Il y a longtemps, vivait un jeune homme appelé Yosaku. Ne possédant pas de terre, il se promenait de propriété en propriété, et de village en village, pour travailler pour d’autres fermiers et il vivait grâce aux légumes qu’il recevait pour ses efforts. Sans maison, il dormait dans des temples bouddhistes où il priait « Kannon », la déesse de la miséricorde. « Kannon, tous les jours, je travaille dur, et je n’ai pas de maison. S’il vous plaît, trouvez-moi un lieu où je pourrais me reposer le soir, et permettez-moi de trouver un travail demain ».
Un jour, Kannon apparut aux côtés de Yosaku, entourée d’un halo de lumière d’or, et lui dit. « Réveille-toi Yosaku ! Tu es un homme admirable. Bien que pauvre, tu ne te plains jamais et tu aides les gens pour un très petit gain. Je vais t’offrir une vie heureuse. Demain, la première chose que tu toucheras te procurera une grande récompense ». Sur ces mots, Kannon disparut.
Le jour suivant alors que Yosaku était en route pour son travail du jour, il trébucha sur une pierre au bord de la route et tomba à terre. « Aïe » s’exclama-t-il. Quand il se releva, il trouva face à lui une tige de paille. « Je me demande si cette paille est ce que Kannon m’a demandé de garder. Comment cela peut-il me rendre heureux ? » Confus, il poursuivit sa route comme si de rien était.
Soudain, un papillon qui volait s’approcha de son visage. Yosaku l’attrapa, et l’attacha au bout de sa paille. L’insecte essaya de s’échapper mais Yosaku le tenait de l’autre bout et ainsi le papillon faisait de jolis ronds dans le ciel attaché à la paille. Un spectacle réjouissant pour les passants qui ravissaient un jeune garçon issu d’une riche famille qui passait justement par là. Il cria en direction de son tuteur, d’un grand âge : « J’en veux un, j’en veux un ! » . De bonne nature, Yosaku offrit le jeu au jeune homme. En retour, le gardien proposa trois oranges à Yosaku. « Wow, trois oranges pour un brin de paille ! » Il pensa qu’il était bien chanceux et poursuivit sa route, joyeusement à nouveau.
Continuant sa route, il arriva au niveau d’une femme qui semblait en détresse. « Il fait tellement chaud. Je suis tellement assoiffée … J’ai l’impression que je vais m’évanouir » dit la dame. « Si ces oranges peuvent vous aidez, prenez-les, s’il vous plaît » proposa Yosaku, prêt à abandonner son maigre gain sans hésitation. Les tendant à la femme, elle les prit, puis les mangea, regagnant petit à petit sa force. « Vous m’avez sauvé. S’il vous plaît, prenez cela comme remerciement de votre gentillesse » dit la dame, tout en offrant à Yosaku des pièces d’étoffe en soie.
« Ce tissu précieux doit être un cadeau de Kannon » pensa Yosaku qui poursuivait sa route.
Il rencontra alors deux samurai qui étaient figés au milieu de la route. Quand il arriva à leur niveau, il se rendit compte que leur cheval assoiffé était allongé au milieu de la route. « Quel cheval inutile ! » s’exclama un des samurai qui était sur le point de faire ce qu’il doit être selon lui, soit : achever la bête … Triste et désemparé, et après une courte réflexion, Yosaku leur proposa : « Honorables samurai. Si cela peut vous convenir, pourquoi n’échangeriez-vous pas ces pièces d’étoffe précieuse contre votre cheval ? ». « Géniales, non seulement nous pouvons nous débarrasser du cheval mais en plus nous avons des étoffes ! ». Le samurai pris les tissus, abandonna le cheval, et poursuivit sa route avec son ami. Yosaku se tourna vers le cheval et lui dit gentiment : « Tu as beaucoup souffert, n’est-ce pas ? Voici un peu d’eau pour que tu puisses boire. » Il donna à l’animal beaucoup d’eau et après un moment ce dernier était à nouveau sur pied.
Warashibe Choja, conte du Japon.
Yosaku monta sur le cheval et poursuivit son chemin jusqu’à s’approcher d’une ville et à atteindre une grande maison. Les gens de la maisonnée étaient en train de préparer un voyage, mettant leurs bagages dans une carriole. Yosaku aperçut l’homme qui devait être le propriétaire de cette maison et après avoir expliqué chaque détail de son voyage, il lui demanda s’il voulait bien lui acheter le cheval, afin de lui permettre de démarrer une nouvelle vie.
L’homme avait écouté l’histoire avec un grand intérêt et répondit : « Oui, je serais heureux d’acheter ton cheval. Mais maintenant je dois partir et je n’ai pas d’argent à dépenser. A la place pourquoi ne pas te donner une partie de mon champ de riz ? » Le propriétaire proposa également à Yosaku de rester dans sa maison le temps du voyage et d’en prendre soin pendant son absence. Non seulement Yosaku avait maintenant son propre champ mais il avait également un endroit où dormir. Cela lui donnait envie de travailler plus dur que jamais.
Quelques temps plus tard, le propriétaire rentra de voyage. Le riz poussait abondamment et la maison avait été nettoyée du sol au plafond, elle était d’une propreté impeccable. Impressionné par ce qu’il voyait, le vieil homme proposa : « Yosaku, tu es un jeune homme incroyable. Pourquoi n’épouserais-tu pas ma fille et ainsi continuer à vivre dans cette maison pour toujours ? » . Yosaku accepta avec joie, il épousa la fille de l’homme, qui était très contente de trouver un homme si charmant, et ensemble, ils eurent de merveilleux enfants. Il continua à travailler dur, jour après jour, et finit par devenir très riche, tout en continuant à aider ceux qui étaient dans le besoin. Du fait de sa gentillesse, il était apprécié de tous et fut surnommé par les gens du village « Warashibe Choja »ーわらしべ長者.
Warashibe Choja, conte du Japon.
Chaque semaine, un nouveau conte japonais est disponible sur le site du Japon. Retrouvez ces contes ici .
<
p style= »text-align: right; »>source: Web-Japan