Interview Consulat du Japon | Japan Expo Sud 2013

Et voilà, la très attendue suite de l’article consacré à la Japan Expo Sud 5ème vague.

Comme annoncé précédemment, dans cette partie nous nous pencherons sur les impressions de nos invités sur cette convention.

C’est avec un plaisir non dissimulé que je me rendis à ma 1ère interview.

Le boss m’a dit : « Va du côté culture et rencontre mon contact du Consulat Japonais ».

Je vois ladite personne et, tout décontracté, me présente à elle pensant pouvoir lui poser mes questions, or elle m’accueille par un « veuillez me suivre, je vais vous présenter à mon supérieur »… On me présente alors à Mr Masaki Morimoto, le vice-consul du Japon. Certes flatté j’appréhende quelque peu cette rencontre et malgré mon stress je me retrouve là avec le vice consul. Je me dis alors : «bon mon coco respire un grand coup et souffle… par où tu peux !!!». Une fois installés, nous engageons la conversation. Je découvre une personne fort sympathique avec beaucoup d’humour qui, malgré son poste a su me mettre à l’aise et resté simple.

Interview de Masaki Morimoto, vice consul du Japon.

Le site du Japon : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle au sein de la JES ?

Mr Masaki Morimoto : Bonjour, je m’appelle Masaki Morimoto, je suis le consul général adjoint du Japon à Marseille, j’ai pris mes fonctions il y a de cela dix mois, et c’est avec beaucoup de plaisir que je retrouve la région car j’y ai fait mes études sur Aix. Je suis en charge du bon fonctionnement des affaires courantes au sein du consulat et même si je ne suis pas chargé spécialement des affaires culturelles, il me tient à cœur de pouvoir les chapeauter.

Il faut savoir que les Japan Expos sont de grands évènements culturels qui n’ont pas de lien avec le gouvernement japonais; c’est une association privée française avec qui nous avons beaucoup aimé travailler et qui rencontre un franc succès depuis maintenant plusieurs années. 2013 s’ouvre à la 5ème édition, l’équipe JE nous a permis de mettre en avant notre culture, pas seulement la Pop culture, où ils ont un vaste réseau, mais plus le côté traditionnel et artisanal de notre pays.

C’est donc tout naturellement que nous avons accepté d’y participer et nous nous sommes attachés à créer une harmonie et une histoire dans ce que nous proposons plutôt que de faire juste un stand du consulat en diffusant les adresses d’artistes ou associations à contacter.

Partant de cette idée, nous avons imaginé comment mettre en relation nos partenaires et la vision que l’on voulait montrer au public de notre culture. Le 3 mars au Japon c’est la fête des poupées (Hina Matzuri) et cela nous a donné le point de départ de notre espace, en commençant donc par le printemps et la présentation de poupées japonaises, l’été avec la fête de Tanabata on y a associé les yukatas, bamboo, confection d’origami. Puis vient l’automne où culture, lecture et gastronomie sont les maîtres mots avec la participation d’une association qui initie à la cuisine japonaise. Pour finir, à l’hiver commence la nouvelle année qui nous pousse à espérer : c’est donc la calligraphie, avec des ateliers ainsi que des jeux d’enfants, qui est la plus représentative de cette pensée. De plus nous avons aussi des expositions d’artistes et artisans, sans oublier un hommage aux victimes de la tragédie de Fukushima pour qui la lutte est continuelle et à qui vont nos pensées tout en leur souhaitant le « renouveau du printemps » comme le suggère notre espace.

LSDJ : Pour l’organisation de la partie culturelle, avez-vous eu carte blanche ?

MM : Quand nous leur avons exposé notre projet ils ont tout de suite été enthousiaste et nous ont laissé travailler sans contraintes mis à part les questions techniques et relatives aux emplacements, ce qui est normal et qui a très bien été géré au demeurant.

LSDJ : L’évènement répond t-il aux attentes du consulat ?

MM : Le fait qu’il y ait autant de monde est déjà une grande source de satisfaction, de plus avec la compétition que se livrent les différentes conventions on ne peut que se féliciter de l’engouement que suscite le Japon, cela nous permet donc de montrer aux gens les différents aspects de la culture japonaise en partant des arts martiaux jusqu’à la Pop en passant par l’artisanat et les traditions.

LSDJ : Auriez-vous aimé plus de latitude et si oui quelles améliorations auriez-vous apportées?

MM : Pour une 1ère participation, le partenariat avec l’organisation du JE s’est très bien passée mais pour l’année prochaine nous aimerions inviter plus d’associations pour plus d’ateliers et démonstrations. En effet, nous regrettons de n’avoir pas eu assez de temps pour organiser nos activités comme nous l’aurions souhaité. Il y a 10 ans lorsque j’étais en poste à Paris j’ai participé à la JE, mais l’ampleur de l’évènement ne nous a pas permis d’y faire ce qui nous a été permis de faire à Marseille.

LSDJ : Justement en ayant pu assister aux 2 événements (Paris/Marseille), qu’est-ce qui les différencie le plus?

MM : JE Paris est une grosse machine bien huilée qui existe depuis plus de 10 ans et même si nous participons avec autant de plaisir, nous n’avons pas la même interaction qu’avec la JE Sud qui de par sa jeunesse et de sa taille plus petite nous permet de construire un partenariat dans lequel nous ne sommes pas qu’un stand mais où nous participons activement et avec enthousiasme à la promotion de notre culture. C’est cette facilité au niveau de la communication qui nous a permis de faire venir des artisans dont les stands sont moins importants mais apportent la touche « hand made » que nous souhaitons promouvoir, chose impossible à la JE Paris même si le relationnel avec l’organisation est très bon, mais du fait de son importance nous ne sommes qu’une petite pièce de la machine mais cela nous importe peu car à Paris il y a de nombreuses occasions et endroits où faire connaitre notre culture, ce qui est moins évident ici d’où notre présence.

LSDJ : De par l’essor d’évènements comme celui-ci, en grande majorité surfant sur la vague « anime/manga », n’avez-vous pas peur de la caricature, comme par exemple le Brésil avec le Foot et la Samba?

MM : En effet, et c’est la raison pour laquelle nous prenons cette opportunité qui nous est donnée de participer. JE se base surtout sur les mangas et animes, ce qui fait aussi partie de notre culture, cela crée aussi un « appel d’air » qui nous donne l’opportunité d’emmener le public à s’intéresser en lui montrant d’autres aspects tels que lors de la cérémonie du thé afin d’approfondir les connaissances.

Nous remarquons néanmoins que la caricature du Japon a évolué. Avant on le représentait très simplement, l’homme samuraï et la femme geïsha, maintenant c’est manga et jeux vidéo, donc une vision plus moderne qui montre notre variété.

LSDJ : Et pour les japonais s’ils devaient avoir une caricature de la France, qu’elle serait-elle ?

MM : Au Japon l’image de la France c’est la tour Eiffel, les champs Élysées, le café au lait, les croissants, la gastronomie, les hommes sont courtois et parlent de façon poétique, les femmes sont belles et toujours bien habillées, ils se font la bise,… (ndlr : vous imaginez bien le choc qu’ils doivent avoir quand ils viennent en France!!!)

LSDJ : Le japon a-t-il conscience de l’engouement qu’ont les français pour le Japon ?

MM : Les japonais prennent de plus en plus conscience que les français mais aussi les européens s’intéressent à leur culture de par la télévision où ils sont étonnés de voir l’émulation autour du cosplay et de la qualité de ces derniers. Malgré cela nous avons été surpris (ndlr : l’équipe du consulat et les étudiantes venues d’Osaka spécialement pour l’évènement) de voir autant de personnes cosplayées mais surtout de les voir arriver ainsi à la convention, car au Japon les cosplayers arrivent en tenues de tous les jours et se changent dans les vestiaires prévus à cet effet, afin d’éviter d’avoir « collée » à eux une étiquette de personnes spéciales. (ndrl : et oui même au Japon ils ne sont pas tout le temps cosplayé et ne se permettent de tels « excentricités » que lors des conventions ou le dimanche dans des lieux précis, un mythe de plus qui tombe pour certain(e)s).

LSDJ : Un petit mot pour la fin ?

MM : Nous sommes très heureux d’avoir pu participer à cette manifestation en proposant notre univers au public tout en découvrant nous aussi l’autre aspect du JE et nous serons très heureux de revenir l’année prochaine en espérant vous y voir aussi.

C’est ainsi que se termine mon interview avec Mr Morimoto. Je ne vous cache pas que ce fut un de mes meilleurs souvenirs, car même si l’appréhension m’envahissait au début je fus agréablement surpris d’avoir pu discuter avec une personne simple, d’abord facile et particulièrement intéressante sur l’ensemble des sujets abordés.

Remerciement spécial à Miyako

 

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