Kōkyōshihen Eureka Sebun par Rudovikku.
Bonjour, je suis Rudovikku et je vais vous faire le point sur Eureka Seven. Notez au passage que vu qu’il n’y a pas de “i” dans Eureka Seven, je ne peux vous faire le point sur le titre de l’anime, donc nous nous contenterons non pas de vous réclamer 3€ pour lire l’article, mais bel et bien de lire cette modeste critique y compris sur votre Freebox V4. On est comme ça sur Le Site du Japon, on vous aime, mais c’est surtout les autres qui vous aiment parce que perso je n’aime que les Passpo1 (et je leur rendrais un hommage à la hauteur de leur succès).
Alors que nous vaut l’honneur de parler ce jour d’Eureka Seven? Un précédent article où le constat après la sortie du film en France ne m’enchantait guère, et je vous amenais à suivre la série animée. Mais cette série est-elle une série du feu de Dieu? Et puis avouez-le, rien que le titre envoie du bois et méritait le visionnage de l’article (et celui qui dit le contraire devra dessiner les kanjis tout ça et les envoyer au site, merci d’avance).
Synopsis |
Lors du grand cataclysme (“Summer Of Love”), Adrock Thurston, éminent chercheur, meurt en sauvant sa planète. Renton Thurston, son fils, est alors élevé par son grand-père, mécanicien, dans la banlieue de Belforest. Renton (14 ans), est féru de “lift”, sport qui consiste à surfer sur des vagues de TraPar. Souvenir du Summer Of Love, le TraPar (Transparence Light Particule), courant invisible, offre à Renton sa principale occupation: lifter de grandes vagues de TraPar et devenir comme son idole Holland, pro du lift. Malheureusement, Renton s’ennuie à Belforest où il ne se passe rien, et où il n’existe pas de vagues de TraPar suffisantes pour réaliser des figures impressionnantes. Il souffre également de la notoriété de son père. Ce qui va délivrer Renton de cette monotonie, c’est l’arrivée assez inattendue de “Light Finding Operation (LFO)” militaires en ville, et, le soir même, d’un LFO en détresse qui se pose en catastrophe… |
Attardons nous d’abord sur la bande son. Composée de titres très variés (on passe de Flow à de la trance ou du rap en un clignement d’oeil2), ces derniers accompagnent toujours bien l’action ou bien les scènes de manière générale. Naoki Sato a apporté sa touche à l’ensemble, pour ponctuer ce qui est émouvant ou dur, et le résultat est bon. Des titres comme celui de Kagami (“Tiger Track”) accompagnent les sorties et combats à bord des différents méchas, et entre clairement en contraste avec le reste. On trouve même du Halcali dans la bande son… et ça fait du bien de ressentir la magie de leur voix en ending. La musique de cet anime ferra sûrement l’objet d’un article, voire d’un truc un peu plus sympa que j’ai en tête :-) (parce qu’il n’y a pas que Yuki Kajiura dans la vie).
Après… il y a une partie graphisme très agréable. Coloré à souhait, les sessions de “lift” sont un pur régal visuellement. Mieux, toutes les parties où on peut apercevoir l’ensemble des couleurs de l’arc en ciel dans un même plan sont plutôt impressionnantes, et cela ne fait pas enfantin ni trop adolescent à la recherche de soi. Cette dernière remarque n’est pas valable pour le scénario que nous verrons ensuite. L’animation est à la hauteur de cette avalanche de couleurs, c’est fluide, rapide, et cela sent un gros travail au niveau de la position du point de vue (j’ai l’impression de parler d’un jeu vidéo…). C’est un ensemble homogène, très soigné mais qui ne plaira pas forcément vu que l’on finit par comprendre quelque chose sur ce décor si innocent… et que c’est un peu troublant malgré tout.
Pour comprendre l’anime, il vaut se plonger dans ce scénario. Proche de certains aspects du bouddhisme et de certaines histoires du folklore japonais, le public va devoir s’accrocher pour suivre certains détails. Pire, à cela s’ajoute non seulement l’histoire d’amour des deux protagonistes (et les giffles qu’on a envie de mettre à Renton avant qu’il ose enfin lui dire) et les considérations plus globales sur la guerre, l’écologie, l’idéologie humaine qui pousse à toujours plus de pouvoir. D’ailleurs, grâce à une parabole complètement incroyable à la fin du film, on apprends que l’endroit où ils sont n’est pas ce qu’ils croient.
Passons sur Renton qui est le type même de l’adolescent d’anime, manquant de confiance en soi, qui finit par découvrir qu’il peut être utile et ça c’est une tendance bien souvent utilisée pour les persos masculins qui se cherchent (ou bien qui cherchent à definir leur place parmis les autres). Eureka est quand à elle une énigme qui se résouds au fur et à mesure de l’intrigue, car de prime abord cette demoiselle froide et insensible va comprendre que la vie ne se résume pas forcément à la guerre. Et puisqu’on parle de guerre, ce scénario est à la hauteur de son grand prédécesseur, à savoir Evangelion.
Sans avoir puisé dans 20 religions pour établir une trame scénaristique, les auteurs ont voulu faire un peu plus simple et ne pas forcément créer de débats inutiles sur ces aspects de l’anime. Pari réussi puisque cela reste abordable au néophyte. Il faudra quand même un peu d’attention pour bien suivre la dernière
partie de l’anime, les informations mettent du temps à arriver mais on est plutôt bien servit.
Parlons un peu traduction, puisque cet anime bénéficie d’un bon doublage en français, chose assez rare pour être soulignée. La traduction est plutôt bonne (du moins il me semble), et les voix sont plutôt bien choisies. On reste assez conforme à l’original.
Alors même si vous n’êtes plus un adolescent, il semble évident que vous trouverez quelque chose à cet anime. Que vous finissiez par le détester ou l’adorer, il ne vous laissera pas insensible. Même si certains passages sont vraiment infantiles, même si finalement cela reste quelque chose d’assez sérieux sans l’être, cet anime doit être regardé avec l’esprit aussi ouvert que possible. En extrapolant un peu, on peut en faire une morale, en tirer quelque chose, et ce n’est pas une chose commune de tous ce que j’ai pu voir jusqu’à aujourd’hui. Alors je ne sais comment vous recommander ceci si vous êtes fan de méchas. Il n’y en a pas eu 50 de bons animes dans ce genre là (disons pas trop bourrin), et il se doit d’être dans ce que vous avez vu. En fait c’est simple, je le classe entre Evangelion et Rahxephon, il n’a pas l’aura du premier mais est plus facile à appréhender que le second. Après, voyez le film… il est à prendre plus comme une histoire alternative, mais n’est pas franchement une réussite.
1 Les Passpo☆, ou ぱすぽ☆, sont un groupe d’idoles qui chantent de la J-music. Rien à voir avec un papier d’identité biométrique.
2 Je sais, ça ne veut rien dire, on dit “un battement de cil”. Mais puisque-vous êtes ici, retournez
lire l’article en remplaçant vous même l’expression indiquée.