C’était le début de l’été, les bons limiers étaient au soleil et les dealers à l’ombre, y’avait plus qu’à fumer l’saumon pour faire légal. Ce jour-là, j’avais descendu 227 marches, 3 maris en fuites et 17 Jack Daniels: on ne devrait jamais faire de mélanges! (…) Pardonnez cette interruption brutale et prématurée de l’intelligibilité de l’article. Car comme vous vous en doutiez, il va falloir faire fort, très fort quand on parle de Nichijou. Non pas du manga, mais de l’anime, qui est à l’animation japonaise ce que les frères Bogdanoff sont à la science: une curiosité singulière mais amusante.
Quel scénario? L’histoire ici est on ne peut plus simple! La vie de tous les jours au lycée et ailleurs: le proviseur faisant du catch, un robot qui fait des courses et va au lycée, des chiens qui attrapent des frisbee! Attendez-vous à être très surpris!
Allez on augmente le rythme avec les openings:
Opening
http://www.youtube.com/watch?v=qlTUGtluiHg
Personnages
Sakamoto-San: un chat très mature | |
Nano Shinonome: Petite fille robot avec une clef dans le dos. | |
Shinonome Hakase: Petite fille créatrice de Nano. Elle a 8 ans (et ouais) | |
Minakami Mai: Lycéenne très discrete et amie avec notre heroïne principale, Aioi | |
Aioi Yuuko: Petite lycéenne très énergique mais ayant comme une tendance à oublier de faire ses devoirs… | |
Naganohara Mio: Lycéenn et amie d’Aioi également, elle se caractérise par ses deux petits cubes en bois dans les cheveux et une tendance à s’emporter rapidement. |
Ici nous avons le droit à tout, réellement. L’opening est à chaque fois, dans les deux cas, une entrée en matière rythmée et aux paroles légères et un final calme pour se remettre de ses émotions. Car les émotions que vous ressentirez dans l’anime sont diverses si on en croit la musique. Les moments dramatiques sont accompagnés par de la musique dramatique et les moments plus drôles sont accompagnés par de la musique plus joyeuse. Quoi que parfois, c’est l’inverse. Il n’y a pas de règles, hormis que la bande son est outrageusement exagérée dans tous les sens du terme.
Quand au doublage… on retrouve une bonne partie de l’équipe qui a doublé Mirai Nikki (Lantis oblige?) et ça marche à fond. Entre nous, ils ont du vraiment s’amuser à faire les voix sur certaines scènes :) . Il n’y a pas grand chose à redire finalement, c’est plutôt bon.
Des explosions, de l’exagération visuelle avec des couleurs partout, un style très « carré » et old school, et bien oui Kyoto Animation sait faire autre chose que du visuellement superbe. Cette impression de voir un manga animé est quand même agréable pour les amateurs de ce genre de lecture, car Nichijou ne va pas vous transcender par sa réalisation. En 2011, voir ceci semble une pure blague quand on sait ce que Guilty Crown va offrir visuellement peu après par exemple. Mais comparons ce qui l’est vraiment, car ici c’est un ovni qui nous présente non seulement sa forme de narration très hachée comme si on tournait les pages, mais l’équivalent d’un manga papier qui s’animerait sous vos yeux. Bref personnellement ça me rappelle de vieux animés de quand j’étais plus jeune.
Parlons de l’histoire. Il n’y en a pas! Quel culot a cet anime quand même de se présenter au spectateur sans même lui raconter une histoire. Et pourtant ce pari complètement cinglé est une franche réussite. C’est brillant même, c’est très réussi et ça mérite d’avoir son attention focalisé sur chaque mini scénette. Il y a des parties tout qui frôle carrément le chef d’oeuvre dans le déroulement, d’autres plus légères mais hors de question de s’ennuyer un seul épisode. C’est tellement too much (expression des années 80)…
Vous en avez surement vu des animes où l’humour est omniprésent mais celui-ci se vit en le voyant. On a le droit en vrac à de la corde à sauter, des mini poèmes, des scénarisations avec une morale, des jeux entre lycéens et j’en passe… On a l’impression d’être devant un anime qui zappe lui même votre télé, comme si vous étiez devant un melting pot absurde made in Japan. D’ailleurs c’est à regarder avec des yeux bridés, fixés sur l’horizon levant où les choses sont différentes et où on vit d’une autre manière!
C’est le plus gros point fort de cet anime, mais jamais ô grand jamais vous ne pourrez prévoir la suite. Et puis je vous le dis maintenant, histoire de ne pas vous faire perdre votre temps, il n’y a pas de demi mesure et si vous ne vous mettez pas à hauteur de l’anime (vers le bas), vous passerez complètement à côté comme si vous aviez oublié de faire vos devoirs et que vous écriviez un poème à la place. Voilà toute l’histoire, l’absence de fil rouge et de trame perpétuelle, le chaos appliqué à une narration inexistante. Personnellement, j’adhère à ce concept complètement farfelu car puisque c’est un moment de la vie des personnages, il est aussi imprévisible que le monde réel (encore que les chats qui parlent…)
Retirez votre cerveau, prenez une grande respiration et lancez la lecture. Vous êtes à présent devant l’atypique Nichijou, petit bijou étincellant de génie et maniant l’humour avec la grâce de Godzilla faisant du ski. Du pur bonheur concentré en 26 épisodes, du drame, de l’action et des chiens qui compatissent. Mais tout n’est pas rose, le revers de la médaille est que cette originalité se paye au prix fort, car c’est un principe sans concessions auquel il ne faudra jamais déroger: retirez votre attention de Nichijou quelques minutes et vous vous ennuierez ferme, car comme dans la vraie vie, en étant trop sérieux, on passe à côté d’un corbeau sans s’apercevoir que ce dernier est peut-être une forme de vie très polie et prête à rendre service. Et honnêtement, comme conclusion, on peut difficilement faire plus absurde!
Vous en voulez un peu plus? un petit florilège de ce qui se passe dans Nichijou (et ce n’est qu’une partie). Et j’ai entendu dire qu’une bonne team de fansub avait fait le boulot pour la traduction des épisodes.
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