Rokusan est un blog voyage tenu par une française amoureuse de la culture japonaise ayant fait un road trip en van de 3 mois au pays du soleil levant. Découvrez la personne derrière le blog à travers cette interview exclusive !
Interview de Rokusan
Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Roxane, j’ai 26 ans et je suis l’auteure du blog Rokusan depuis 2017. J’ai ouvert ce blog suite à un voyage en Islande, c’était donc un blog voyage classique. Après avoir voyagé 3 mois au Japon en van aménagé en 2019, j’ai finalement décidé de spécialiser mon blog sur le Japon. Je suis passionnée de ce pays depuis mon plus jeune âge, mais j’ai toujours été persuadée qu’aller là-bas allait me coûter un bras, alors j’ai économisé des années en me disant « qu’un jour j’irais » sans vraiment y croire. Finalement, j’ai fini par me rendre compte que je dépensais beaucoup d’argent dans d’autres voyages que je pensais moins cher que le Japon, et je me suis dis que c’était dommage de ne toujours pas avoir réalisé mon rêve parce qu’il me paraissait inaccessible. Une fois partie, je me suis rendue compte de mon erreur et j’ai eu envie de partager mes aventures au Japon pour encourager ceux qui ont peur d’y aller !
Comment t’ait venu la passion pour le Japon ?
J’étais une enfant assez solitaire, et je passais beaucoup de temps devant la télé. J’étais une fan inconditionnelle d’animes tels que Magical Doremi, Card Captor Sakura, Détective Conan et Sailor Moon (pour ne citer que les plus connus) mais sans savoir que ces dessins animés venaient du Japon. J’avais 6 ans à cette époque, donc je ne me posais pas du tout la question. Puis quand Le Voyage de Chihiro est sorti, j’ai eu un gros coup de foudre pour l’univers, et j’ai commencé à faire le rapprochement entre tous ces héros que je suivais au quotidien et le fait qu’ils venaient d’une autre culture. Ensuite, j’ai acheté mon tout premier manga : Shaman King, et là j’ai compris.
À partir de ce moment-là, j’ai découvert pleins d’autres titres comme Naruto, FullMetal Alchemist etc. et je me suis intéressée de plus en plus à la culture japonaise. Ma grand-mère étant couturière, j’étais la seule à sortir du lot aux carnavals de mon école primaire : je me déguisais en Sailor Moon, Sakura et autres personnages !
À cette époque-là, c’était “bizarre” de s’intéresser aux mangas. Mon autre grand-mère avait même jeté un de mes mangas parce qu’il se lisait à l’envers et qu’elle n’acceptait pas ça !
Bref, j’ai grandi dans la pop culture japonaise de laquelle je ne me suis jamais détachée.
Lors de ton road-trip, as-tu rencontré des difficultés au niveau de la conduite sur les routes nippones ? Quelles démarches as-tu fait pour avoir le droit de rouler là-bas ?
Les démarches ont été assez simples du moment que j’avais trouvé un loueur de confiance : j’ai effectué ma réservation, et c’est lui qui s’est occupé de faire la traduction de mon permis à ma place. Une fois la réservation faite, je n’avais plus rien à faire. Pour récupérer le van, le loueur est venu nous récupérer directement à la gare et nous a accueilli chez lui avec sa femme pour nous présenter le van, nous expliquer les quelques particularités de la conduite japonaise et me donner ma traduction du permis. Je suis passée par Japan by van, que je recommande fortement : ils sont gentils, arrangeants, le van est top et le prix est intéressant.
La principale difficulté rencontrée sur la route c’est l’état des routes… comme nous ne voulions pas prendre les autoroutes pour économiser sur les péages qui sont assez onéreux, nous avons fait quasiment que des routes de campagnes et de montagnes. Sauf que, lorsque nous avions paramétré nos préférences dans Google Map, nous avions coché « Eviter les péages » et « Eviter les autoroutes », ce que nous ne savions pas qu’il y avait des portions d’autoroute gratuites ! Nous nous sommes donc retrouvés sur des routes de montagnes minuscules à double sens avec notre grand van, d’un côté une falaise et de l’autre un fossé, le tout en conduisant un véhicule bien plus grand que ce dont on avait l’habitude et avec le volant à droite ! Quand on a enlevé l’option « Eviter les autoroutes », on a eu des routes bien plus correctes et nous n’avons plus eu de problèmes. Mais on a mis 1 mois avant d’enlever cette option !
Si tu devais recommander un endroit, un seul, lequel ce serait ?
C’est vraiment très difficile comme question ! Je suis une grande amoureuse du Mont Fuji, alors forcément tous les lieux qui l’entourent sont magiques pour moi. Mais je ne vais pas dire quelque chose de si facile, et je préfère citer le quartier historique de Takehara dans la préfecture d’Hiroshima. Ce fut l’un de mes gros coups de cœur de ce séjour, et je pense que ça correspondrait bien à ce que cherche la plupart des visiteurs : de l’authenticité, du calme, de magnifiques temples, de beaux paysages… et il y a à proximité pleins d’autres lieux très jolis et intéressants comme Tomonoura ou Okunoshima. C’est un très joli coin à découvrir.
Rokusan, Quel a été ton plus beau souvenir de ce voyage ?
Il y en a eu pleins, vraiment pleins… c’est une question encore très difficile ! Mais je vais citer le sanctuaire Kotohira-gu dans la préfecture de Tokushima, sur l’île de Shikoku. C’était une magnifique journée et une découverte incroyable. Le sanctuaire Kotohira-gu est un pèlerinage à lui tout seul avec ses 1 368 marches. Il est même dit que « tous les japonais doivent avoir monter un jour le Kotohira-gu ». En plus d’être beau, c’est un coin hors des sentiers battus où il y a peu de visiteurs occidentaux. Au début on avait beaucoup de mal avec la chaleur, et puis une fois arrivés au bout on était si fiers de nous et tellement heureux d’avoir fait cette montée qu’on se sentait apaisés. Cette sensation nous a suivi plusieurs jours !
Mais du coup, en parlant de ce souvenir, j’en ai un autre qui me vient en tête et j’ai bien envie d’en parler aussi : l’ascension du Mont Daisen dans la préfecture de Tottori ! 6 heures de randonnée dans un décor incroyable. Il n’y avait quasiment personne sur place, la vue au sommet était juste dingue, et toute la randonnée en elle-même avait ce petit côté « mystique » avec les temples que l’on trouvait en chemin, notamment le sanctuaire Ogamiyama à la toute fin, en redescendant. Je pense sincèrement que je referais cette randonnée si je repasses un jour par la préfecture de Tottori, parce que ce fut un gros gros coup de cœur.
Le fait de ne pas parler japonais n’a pas été un frein ?
Le fait de ne pas parler japonais n’a pas été un frein, non. En revanche, je pense que cela m’a fermé des portes et que j’ai pu louper de belles rencontres. C’est vraiment dommage, mais en tout cas ça ne m’a pas empêché de voyager. J’arrivais toujours à me faire comprendre d’une manière ou d’une autre : des gestes, des mots simples ou bien une application de traduction… Il y a pleins de solutions.
Pourrais-tu nous parler un peu de ton budget pour ses 3 mois ?
Comme je le disais tout à l’heure, j’avais vraiment très peur du budget pour aller au Japon. J’étais persuadée que ça allait vraiment être hors de prix. Après avoir fait quelques recherches, j’ai vue des prix allant autour des 8 000 euros pour 3 mois. Mais c’était assez difficile de trouver des réponses claires et détaillées à ce sujet… Du coup, nous sommes mis comme limite haute 8 000 euros, idéalement 7 000 euros, mais nous espérions ne pas dépasser les 6 000 euros même si nous n’y croyions pas.
Et en effet, notre budget était plus proche des 7 000 que des 6 000 : nous avons eu un budget total de 6 882 euros. Les deux principales sources de dépenses ont été le logement et le transport, ensuite vient la nourriture. J’ai détaillé toutes mes dépenses dans un article spécial sur mon budget pour 3 mois au Japon et vue les statistiques, j’ai l’impression que c’est une question que se posent beaucoup de gens !
Personnellement, je trouve ce budget très bien pour tout ce qu’on a fait et le temps passé sur place. J’ai des amis qui sont allés au Japon 2 semaines et ont sortis 5 000 euros chacun, à coup de JR Pass, de restaurants ultra luxueux et de dépenses de tous les côtés… et après ils m’ont dit « c’est cher le Japon ! » ah beh c’est sûr que si tu pars là-bas en comptant cramer ta carte bleue ça va coûter cher.
Tout ça pour dire que le budget est propre à chacun, et qu’il est possible de partir au Japon à petits prix. Il suffit de s’organiser ! Je suis partie 10 jours au Japon cette année pour 1 200 euros tout compris, même en comptant le billet de train entre Marseille et Paris pour prendre mon vol. Comme quoi, tout se fait.
Un nouveau projet de voyages au Japon, Rokusan ?
Oui, et pas qu’un seul ! J’aimerais repartir en road trip, cette fois-ci avec un format plus classique « voiture et hôtel », un bon mois sur l’île de Kyushu. Nous devions initialement y passer lors de nos 3 mois au Japon, mais le temps nous a fait défaut et nous sommes finalement passés à côté. Mais nous avons préférés nous réserver cette destination pour un autre séjour, qui lui serait entièrement dédié, au lieu de courir et de ne pas profiter.
Après Kyushu, ce sera surement le Tohoku. J’aimerais beaucoup découvrir la préfecture d’Aomori.
Merci à Roxane, alias Rokusan, pour nous avoir accordé de son temps ! N’hésitez pas à faire un tour sur son blog ainsi que sur ces réseaux sociaux : Facebook, Pinterest et Instagram.