L’immigration japonaise aux États-Unis

L’immigration japonaise aux États-Unis a connu de nombreuses vagues depuis l’ouverture du pays sous l’ère Meiji en 1868. Le premier flux de migrants du Japon vers les États-Unis a eu lieu au milieu du 19e siècle, lorsque les premiers Japonais se sont mis en route en quête de prospérité et de sérénité. L’une des premières vagues d’immigration massive a eu comme destination Hawaï pendant la période Meiji (1868 – 1912). Actuellement, la présence des communautés japonaises aux États-Unis s’est quelque peu affaiblie. Le nombre de Japonais aux États-Unis s’élève aujourd’hui à un peu moins d’un million et demi et les communautés les plus importantes se trouvent, par ordre d’importance, en Californie, à Hawaï, à New York, à Washington, en Illinois et en Ohio. Entre-temps, les conditions d’entrée aux États-Unis ont subi des changements radicaux et sont devenues beaucoup plus strictes. En effet, aujourd’hui il faut obtenir un visa ou un ESTA pour se rendre dans le pays.

L’immigration japonaise aux États-Unis

Les premiers flux migratoires vers les USA

Les premiers déplacements du Japon vers les États-Unis étaient principalement motivés par des raisons économiques. Les Japonais voulaient fuir l’économie stagnante et les mauvaises conditions de vie de leur pays pour chercher une vie meilleure en Amérique du Nord. À cette époque, l’entrée aux États-Unis était entièrement libre et aucun visa ou ESTA n’était requis. Bon nombre des premiers Japonais arrivés aux États-Unis, identifiés sous le nom d’Issei (première génération), avaient pour objectif de gagner suffisamment d’argent pour soutenir leurs familles ou pour pouvoir ensuite retourner au Japon et profiter de leur retraite. La première vague de citoyens japonais arrivant dans le pays ne s’est pas installée sur le territoire continental des États-Unis, mais dans l’État d’Hawaï.

Évolution de l’immigration japonaise aux États-Unis

À la fin du XIXe siècle, la population japonaise aux États-Unis a connu une croissance exponentielle et de nombreux immigrants du Japon et d’Hawaï ont profité de la Loi d’exclusion des Chinois de 1882 pour occuper des emplois permanents, bien que mal payés. Alors qu’en 1870 seuls 55 migrants en provenance du Japon vivaient aux États-Unis, en 1907, le nombre de Japonais dans le pays avait dépassé les 30 000. La plupart d’entre eux s’étaient installés sur la côte ouest, et principalement en Californie. 

Vagues de migration ultérieures et le sentiment antijaponais

Au cours des années suivantes, le nombre de migrants japonais se rendant aux États-Unis a continué à augmenter. On estime que plus de 400 000 hommes et femmes ont quitté le Japon pour s’installer aux États-Unis entre la fin du 19e siècle et les deux premières décennies du 20e siècle. Cela a continué à se produire malgré le fort sentiment antijaponais, et plus généralement antiasiatique, qui s’était développé aux États-Unis vers la fin du 19e siècle et qui a culminé avec la Seconde Guerre mondiale.

La loi de naturalisation de 1790 réservait déjà la possibilité d’obtenir la citoyenneté américaine aux “personnes blanches libres”. Cela signifiait que non seulement les Issei, mais aussi tous les autres citoyens asiatiques étaient exclus de la possibilité d’obtenir la citoyenneté. En 1870, un amendement a été introduit pour étendre ce droit aux Afro-Américains, mais les habitants japonais ne pouvaient toujours pas voter ou faire valoir leurs droits. Cette loi discriminatoire est restée en vigueur jusqu’en 1952, date à laquelle la Cour suprême a aboli toute exigence liée à la race pour l’obtention de la nationalité.

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Les Japantowns et la situation actuelle
Vue sur l’immigration japonaise aux États-Unis aujourd’hui

À la fois pour des raisons de proximité et pour éviter les discriminations, les premiers Japonais en route vers les États-Unis se sont d’abord installés à Hawaï. Ensuite, les voyages se sont poursuivis vers les États de la côte ouest continentale du Canada et des États-Unis, en premier lieu la Californie. C’est dans cet état que les premières communautés japonaises, appelées “Japantown“, se sont développées. Il y a eu des temps où il y avait jusqu’à 43 Japantowns seulement en Californie, où la langue et les religions japonaises étaient même enseignées. Les Japantowns se sont également développés au Canada sur la côte ouest du pays. La plupart de ces communautés au Canada sont en fait situées dans la province de la Colombie-Britannique. Après la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de ces communautés ont été éradiquées ou se sont dissoutes avec le temps. De nos jours, il ne reste que trois grandes communautés ayant un statut vaguement officiel aux États-Unis. Il s’agit de la Japantown de San Francisco, la plus grande actuellement, de Little Tokyo dans le centre-ville de Los Angeles et de la Japantown de San Jose.

Japan Town, l'immigration japonaise aux États-Unis

Attractions et conditions d’entrée actuelles

Ces communautés offrent aux visiteurs la possibilité de déguster des plats typiques, acheter des articles et des souvenirs en provenance directe du Japon ou assister à des festivals ou à d’autres évènements culturels. Dans le quartier de Little Tokyo à Los Angeles, il est également possible de visiter le National Japanese American Museum (musée national nippo-américain), dédié à la préservation et à la promotion de l’histoire des Japonais américains.

Ceux qui se trouvent dans cette partie des États-Unis peuvent donc également y trouver un coin du Japon. N’oubliez pas qu’aujourd’hui, pour voyager aux États-Unis, il faut obtenir un visa ou un ESTA. Les citoyens français peuvent facilement demander l’ESTA, une autorisation de voyage alternative au visa qui peut être obtenue en ligne en toute rapidité. Ce document permet de séjourner aux États-Unis pendant 90 jours consécutifs et de visiter ainsi les communautés japonaises encore actives et bien plus encore.


Voir plus loin

Hiroshi Yoshida [1876-1950] est un peintre et graveur sur bois du début du XXe siècle qui est considéré comme le plus grand artiste du mouvement shinhanga, le renouveau pictural japonais qui restaure l’art japonais dans sa vision moderne. Il immortalisa les Etats-Unis dans une série d’estampe au début du 20e siècle.

 

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