Les statuettes de Jizô

Les statuettes de Jizô se trouvent un peu partout au Japon. Des statuettes représentant un bouddha souvent avec un bavoir rouge, et souvent encapuchonné d’un petit bonnet rouge. Il s’agit de Jizô.

Jizô est l’ami des enfants. Il les console quand ils perdent leurs dents, il les berce lorsqu’ils pleurent et que les parents sont absents. Il est le compagnon de jeux des enfants morts.

Dans la croyance shintoïste, Jizô est le dieu le plus tendre et sympathique. Populairement, il est censé aider les gens dans leur vie, et il est désormais particulièrement lié aux enfants. Ainsi, les petites statuettes portent souvent une bavette avec le nom du bébé inscrit sur ce dernier, pour protection, et surtout pour protéger les enfants mort-nés.  Les mères qui perdent leur enfant habillent systématiquement une statuette de Jizô, il ne s’agit pas d’une croyance partielle ou négligeable mais quasi systématique.

Parfois, la petite statue porte une pierre, il s’agit d’aider les petits à empiler les pierres sur les berges du paradis car du fait de leur jeune âge il se pourrait qu’ils ne l’atteignent pas et qu’ils doivent ainsi empiler les pierres pour l’atteindre. 

Dans la tradition bouddhiste d’inde, Jizô se nomme Kshitigarbha. Il est vénéré pour avoir cherché au travers de très nombreuses vies, le cycle bouddhiste croyant en la réincarnation, à sauver des êtres avant d’atteindre l’état d’illumination ( l’état de “bouddha”). C’est la ténacité de son vœu qui le rend si respectable.

Il existe d’autres formes de Jizô, au-delà de celles protectrices des enfants que l’on nomme Mizu-ko Jizô.

Les 6 Jizô

Très répandu à l’entrée des cimetières au Japon, 6 statues de Jizô. C’est le bouddha qui accompagne les morts. Ces 6 jizô sont : 

  • Le Jizô qui visite l’enfer tient un bâton surmonté d’un crâne ou d’une tête humaine.
  • le Jizô qui visite le royaume des esprits affamés porte un bol de mendiant pour nourrir les affamés.
  • le Jizô dans le monde des animaux tient une bannière
  • le Jizô du royaume des asuras porte le triple joyau.
  • le Jizô du royaume humain porte un chapelet.
  • et le Jizô du royaume céleste tient un disque solaire et un vajra.

Ancrage dans les mentalités contemporaines japonaises. 

Dans un article du monde, daté de février 2019, on peut y apprendre que la petite ville de Nagato, dans la préfecture de Nagano, a eu pour idée de mettre des grandes statues de Jizô pour empêcher les touristes de jeter leurs déchets sur les espaces de stationnement. Le bien-aimée Jizô les retient désormais de commettre ce genre d’incivilité comme l’explique l’un des employés.

Conte et histoire incluant Jizô

Conte de guérison

Autrefois, il y avait un commerçant de Kyoto qui souffrait de douleurs aux mains et comme aucun médecin n’était en mesure de le soulager, il entreprit une retraite de prières adressées à Jizô. Le dernier jour de sa retraite, Jizô lui apparut en rêve et lui révéla que son mal était d’origine karmique, causé par une action commise dans une existence précédente où il s’était livré à des activités de vaudou consistant à piquer des figurines avec des épingles. Toutefois, grâce à sa dévotion, il allait bénéficier d’une guérison miraculeuse. En se réveillant le lendemain matin, il constata que toutes ses douleurs aux mains avaient disparu. Il se rendit alors au temple de Jizô. Sur les marches de ce dernier il trouva deux clous ensanglantés.

En remerciement de cette action , le commerçant fit construire un temple à Kyoto dédié à Kuginuki jizô. 

Le conte de Matsuda

Petit conte mettant en scène Jizô. 

Matsuda est un homme très pieux et très myope. Il adore Amida et éprouve une respectueuse admiration pour la déesse Kannon. Mais c’est Jizô que Matsuda vénère le plus. Voulant l’honorer il commanda six exemplaires en pierre au marchand de statues Takezawa. “Elles seront livrées dans deux mois” lui promet-il alors.

Lorsque le jour de la livraison arriva, Matsuda se rendit chez Takezawa et demanda à voir les statues avant de les faire installer chez lui. Malheureusement, la livraison avait du retard et ce dernier hésita à confier la vérité à Matsuda. Il demanda à un ami et deux personnes de son magasin de jouer le rôle des statues. Il les maquilla, leur mit des vêtements adéquats et leur demanda de rester parfaitement immobiles le temps de la visite.

Matsuda entre dans une première pièce et trois des statues lui sont présentées. Puis, il est conduit vers une seconde pièce. Pendant ce temps, les trois compères déplacèrent les trois statues dans l’autre salle. La myopie dont souffrait Matsuda fit que ce dernier ne vit pas le subterfuge. Néanmoins il demanda à juger de l’effet produit par les six Jizô réunis. Très ennuyé, le marchand expliqua qu’il n’avait pas d’endroit assez vaste pour présenter les six statues ensemble mais qu’il se ferait un plaisir de lui faire revisiter la première salle. À ces mots, les faux Jizô se dépêchèrent de rejoindre le lieu de la première exposition.

Matsuda, entendant le bruit derrière lui, se retourna et vit les trois Jizô courir vers l’autre pièce. Il revient sur ses pas pour se trouver face à l’un d’entre eux. Ce n’était pas une statue mais un Jizô bien réel.

Finalement, le vieil homme comprit la supercherie du marchand qui avait abusé de sa myopie et de sa piété. Il était prêt à entrer en colère mais pardonna tout de même à Takezawa car il se souvint de la parole de Bouddha :

« Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ? ».

Source : Extrait de Contes et légendes du Japon, F. Challaye, Collection des contes et légendes de tous les pays, Fernand Nathan 1963.

Fête de Jizo, ou Jizo bon

La fête de Jizō a lieu chaque année à la fin du mois d’août. C’est la fête des enfants. Elle dure une journée pendant laquelle les enfants sont rois. On leur organise toutes sortes de jeux et de réjouissances, des distributions de cadeaux et de friandises. La couleur de la fête est le rouge. C’est notamment à ce moment que les statues de Jizō sont revêtues de bavoirs et chapeaux rouges, puis, on mange de la nourriture rouge, et le soir les rues sont illuminées de lanternes rouges. Pétards et feux d’artifice ponctuent la journée, comme souvent l’été au Japon.

Où retrouver Jizô ? 

Le temple le plus célèbre pour observer des statues de Jizô est le temple Hasedera à Kamakura, car le moine Enkû, au XVIIe siècle entreprit de sculpter 100.000 statues de bouddhas, dont 1000 consacrés au seul Jizô.

Il existe de nombreux jardins Jizô tout autour de Tokyo et de sa région, et si vous promenez au Japon, vous ne les manquerez pas.

Source : Wikipédia.

 

 

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