Takiyasha hime, la sorcière aux Yokai.

Takiyasha hime [滝夜叉姫] est la fille de Taira no Masakado et une sorcière qui a levé une armée de yōkai et a tenté de conquérir le Japon. Son histoire est devenue populaire à l’époque d’Edo. Elle est représentée dans des romans, des gravures sur bois et des pièces de théâtre kabuki.

Après la défaite de Taira no Masakado et l’échec de sa rébellion, la cour impériale déclara que tous les membres de la famille de Masakado étaient des traîtres et ordonna leur exécution. Deux des enfants de Masakado, Yoshikado et Satsuki hime réussirent à échapper à la sentence en restant cachés dans un temple situé au pied du Mont Tsukuba. Satsuki hime devint une religieuse dévouée, mais son frère, lui, n’était pas intéressé par la religion. Il était d’un caractère aventurier et passait son temps à explorer la montagne et à jouer au samurai.

Un jour, alors qu’il explorait le Mont Tsukuba, Yoshikado rencontra un mystérieux sorcier répondant au nom de Nikushisen. Nikushisen l’informa qu’il était l’héritier de Taira no Masakado, et lui donna un parchemin magique. Ce dernier contenait les secrets de “la magie des grenouilles“. Yoshikado retourna auprès de sa sœur et lui raconta ce que Nikushisen lui avait dit. Il lui donna le parchemin. Elle l’étudia longuement et finit par devenir un maître de la magie de la grenouille. Elle prit alors le nom de Takiyasha Hime. Tous deux décidèrent de réaliser le rêve de leur père : renverser l’empereur et instaurer un ordre nouveau.

Dans une autre version de l’histoire, ce n’est pas Yoshikado qui rencontre Nikushisen, mais Satsuki hime qui commence secrètement à accomplir la redoutable malédiction ushi no koku mairi – la visite du sanctuaire à l’heure du bœuf. Chaque nuit, elle se faufilait dans le sanctuaire de Kifune et accomplissait le rituel. Après vingt et une nuits, elle réveilla l’aramitama, l’esprit violent et méchant du sanctuaire de Kifune. L’aramitama lui parla, lui accordant la connaissance de l’onmyōdō, et lui ordonna de prendre le nom de Takiyasha hime.

 

Takiyasha-hime, la sorcière, est représentée portant une épée dans une main, une cloche dans l’autre et une torche dans la bouche ; le crapaud, son familier, est représenté dans l’encart avec son père, Taira no Masakado. Gravure sur bois Ukiyo-e par Yōshū Chikanobu, 1884.

Takiyasha hime et Yoshikado retournèrent à la forteresse de leur père, le château de Sōma, dans la province de Shimosa. Ils firent appel aux soldats survivants restés fidèles à la cause de leur père. Utilisant sa magie noire nouvellement acquise, Takiyasha hime leva une armée de yōkai pour poursuivre la rébellion de son père contre l’empereur.

Le site actuel du château est un parc, et il ne reste qu’une porte visible, et quelques monuments. Il fût détruit en 1871 à la demande de l’empereur Meiji. 

Ōya no Tarō Mitsukuni, un guerrier connaissant bien l’onmyōdō, avait entendu parler des plans de Takiyasha hime et s’était rendu au château de Sōma pour vérifier l’exactitude des rumeurs. À son arrivée, Takiyasha hime qui s’était déguisée en prostituée tenta de le séduire. Cependant, ce dernier, soupçonnant un piège, lui raconta, sans concession, la mort brutale de Taira no Masakado. La pauvre Takiyasha hime, incapable de contenir son émotion devant l’atrocité du récit, prit la fuite. Cette même nuit, elle tendit une embuscade à la tête d’une armée de squelettes et de yōkai.

Selon la célèbre estampe ukiyoe d’Utagawa Kuniyoshi, Takiyasha hime déchaîna sur lui un gashadokuro – un squelette gigantesque aussi haut qu’un château.

Chevauchant un crapaud géant, Takiyasha hime attaqua le courageux Mitsukuni. Et après une bataille âpre et malgré la puissance de sa magie, elle fut vaincue tout comme son père et sa courte rébellion connut la même fin tragique.

 

Taira no Masakado
平将門
[Début Xe siècle – mort le 29 mars 940]

Il est à la tête de la première révolte documentée contre le pouvoir central de Heian. Il est à la tête d’une puissante famille de l’est du Japon, le clan Taira dont l’histoire tragique prend fin à l’apparition du premier shogunat. Il est descendant de l’empereur Kanmu. Ne réussissant pas à obtenir la position qu’il désire après avoir servi à Heian, et à la suite d’un différent d’ordre amoureux avec son oncle, il prend les armes. Bien que finalement vaincu et tué sur le champ de bataille, il a été fait demi-dieu par le shintoïsme qui salut son courage et il a gagné la postérité contemporaine grâce à l’expansion de Tokyo où se trouve le temple qui lui a été dédié, et où est supposé reposer sa dépouille. Il est une des déités du temple Kanda à Chiyoda.
 

 

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