Tsuru no Ongaeshi, le devoir de la grue

Il y a fort longtemps dans un pays reculé vivait un jeune homme. Un jour, alors qu’il travaillait dans sa ferme, une grue blanche qui vacillait dans les airs s’écrasa au sol, juste à ses pieds. Il aperçut une flèche qui transperçait son aile. Prenant l’animal en pitié, il retira la flèche et nettoya la plaie, avant de la soigner. Grâce à ses soins la grue put très vite reprendre son envol. Le jeune homme l’envoya vers le ciel, en lui criant « fais attention de ne plus croiser de chasseurs ». La grue tourna trois fois dans le ciel, et laissa échapper un cri comme un remerciement.

Comme la nuit s’approchait, le jeune homme retourna vers chez lui. Quand il y arriva, quel ne fût pas sa surprise d’apercevoir une superbe jeune femme sur le pas de sa propre porte. « Bienvenue à la maison, je suis ta femme ». Tout étonné qu’il était, le jeune homme s’excusa et dit : « Je suis très pauvre, et je ne peux pas vous entretenir ». La jeune femme pointa un sac, et expliqua au jeune homme qu’il n’avait pas à s’inquiéter comme elle avait avec elle du riz en grande quantité – note : le riz était un moyen de comptabiliser la richesse dans le Japon féodal. Elle commença à préparer le dîner. Le jeune homme ne comprenait pas ce qui lui arrivait mais il n’osa s’en plaindre puisqu’avoir une femme était tout ce qu’il pouvait espérer de mieux dans ce monde éphémère, et les deux commencèrent une vie heureuse.

Un jour la jeune femme demanda à son mari de lui construire une chambre pour tisser. Il s’exécuta et quand celle-ci fut terminée, elle dit, « tu dois me promettre de ne jamais regarder à l’intérieur ». Et après avoir dit cela, elle s’y enferma. Le jeune homme attendit patiemment qu’elle en sorte, ce qui arriva après sept jours, lorsqu’il entendit le son de la porte. Sa femme qui avait bien maigri, portait autour du bras le plus beau vêtement qu’il n’avait jamais vu. « Prends ce vêtement et va le vendre au marché, il partira à un prix très élevé ». Le lendemain, comme prévu et demandé, le jeune homme s’en alla vers la ville et comme sa femme le lui avait dit en amont, il lui rapporta beaucoup de pièces. C’est heureux qu’il rentra vers sa maison.

Puis la femme retourna dans la chambre de tissage. La curiosité avait alors travaillé le jeune homme plus que de raison, comment sa femme pouvait-elle fabriquer un habit si beau sans aucune matière première, et ce qui ne devait pas arriver, arriva. Il jeta un œil mal aisé dans la chambre pour voir ce qu’il s’y passait. Choqué, sa femme n’était pas là, à la place une grue était assise se servant de ses propres plumes sur le métier à tisser pour créer l’habit.

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L’oiseau s’aperçut que l’homme avait trahi sa parole en regardant dans la chambre et il déclara : « je suis la grue que tu as sauvée, je voulais te rendre la pareille. Alors je suis devenue ta femme, mais maintenant que tu m’as vu sous ma véritable forme, je ne peux plus rester là ». Puis elle donna à l’homme le vêtement qu’elle venait de terminer et dit « Je te laisse ceci pour que tu puisses te souvenir » avant de s’envoler abruptement dans le ciel et de disparaître à jamais.

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Cet article a 3 commentaires

  1. Emmanuel DERONNE

    Bonjour,
    Auriez-vous la référence de la source de ce conte et de celui d’utamaro? S’agit-il d’une version ancienne?
    Cordialement!

     
    1. Shinal

      Japan folklore.blogspot pour Tsuru no Ongaeshi.
      Sources diverses pour Utamaro dont Japan Fairy Tales de Lafcadio.
      Cdt.