Vagabond est un seinen écrit par Takehiko Inoue ( Slam Dunk ). Inspiré du livre d’ Eiji Yoshikawa, de 1936, Musashi ( en France le sabre et l’épée) il raconte une vie romancée de Musashi Miyamoto, connu comme un des plus grand expert du sabre du l’histoire, et auteur d’une oeuvre sur la stratégie du sabre « Go Rin No Sho« qui s’enseigne encore dans les écoles aujourd’hui, qu’il termina à la fin de sa vie.
Le titre est un des grands succès manga au Japon. Depuis 1998, le titre s’est vendu à 82 millions d’exemplaires, ce qui lui permet d’être présent dans le cercle des 20 mangas les plus vendus de tout temps au Japon.
[divider]
Exemplaires vendus au Japon 82 millions d’exemplaires. | |
Nom original : バガボンド | |
37 volumes commencé en 1998. | |
Takehiko Inoue | |
Kodansha (Fr : Tonkam) | |
Prix de la Kodansha en 2000, prix Osamu Tezuka en 2002, le seinen Vagabond reprend fictionnellement l’histoire de Musashi Miyamoto, qui est dit comme étant le plus grand épéiste de l’histoire samurai. Réalisé par le très talentueux Takehiko Inoue, le manga nous plonge dans le Japon des samuraïs sur la route d’un rônin en quête d’affrontement avec les combattants les plus célèbres du Japon d’alors. |
Et pour cause, le génie du dessin d’Inoue, doublé d’un personnage principal à la personnalité unique, qu’elle soit attachante ou rebutante pour d’autres, la violence toute réaliste, le tableau de la période des guerres, la philosophie martiale omniprésente, permettent un titre d’une qualité rare. Accolé à une profondeur historique, alors que le Japon vit une période charnière de son développement moderne, et l’apparition de personnages tous plus intéressants les uns des autres. Des réflexions sur la force, la vie et à la mort, le besoin d’être fort, le besoin de se faire un nom dans un univers violent où la mort est omniprésente, en ne se dissociant à nul moment du réalisme. Une oeuvre majeure pour les adeptes d’arts martiaux, et les passionnés d’histoire japonaise.
Synopsis :
Vagabond raconte l’histoire du jeune garçon Shinmen Takezō, né au XVIe siècle dans un Japon alors en « guerre permanente » connu sous le nom de la période « Sengoku » [ littéralement la période du « pays en guerre » – 戦国 (« Sengoku » = 戦 – sen – guerre / 国 = Pays)] . Dès l’enfance, il est considéré par les membres de son village comme un « enfant démon » du fait de sa capacité à tuer et de sa soif de violence, fils de Shinmen Munisai épéiste – assassin– connu, le jeune Takezo se retrouve très vite à devoir fuir ce qui veulent sa mort et à vivre dans des lieux reculés de la forêt.
Après avoir fui la bataille de Segihagara où ils combattaient pour les forces de Toyotomi vaincu, Takezo et Matahachi se réveille après quelques jours de soins au domicile d’Oko, une voleuse, qui à affaire à une bande de brigands locale. Alors qu’un soir, ces derniers viennent déterminés à s’emparer du butin que cache Oko, et sur le point de s’emparer de sa jeune fille, Akemi, Takezo intervient et combat jusqu’à tuer leur chef. Matahachi est introuvable, il a fuit avec Oko, renonçant à son amitié et à venir en aide à Takezo, qu’il croira mort.
De retour au village pour annoncer à Otsu la disgrace de son « fiancé » et sa fuite. Il est pris au piège par la mère de Matahachi qui lui reproche d’avoir mené son fils à la bataille de Sekihagara. Il se retrouve pourchassé, par le seigneur local et fuit vers la forêt après avoir tué de nombreux soldats. Les paysans sont réquisitionnés, tout comme l’armée pour le retrouver, mais c’est finalement Otsu, servant d’appât, et le moine Takuin qui le mèneront à son supplice. Il en sortira et prendra le nom de Musashi Miyamoto, sous l’influence du moine Takuin. Musashi [武蔵], une autre lecture des kanjis de Takezo, Miyamoto, le nom du village dont il est originaire. Ainsi commence la quête de Takezo Shinmen à la recherche de sa propre force et des samuraïs les plus puissants du Japon.
Les personnages de Vagabond.
Takezo Shinmen
Personnage central de l’histoire de Vagabond, il réincarne Musashi Miyamoto dans le manga, il est dépeint comme violent, rapide à agir, et extrêmement adroit l’épée à la main. Considéré comme un enfant démon, forcé à vivre dans la forêt, il est proche de Matahachi un jeune notable et d’Otsu, une orpheline receuillit par la famille de ce dernier dans l’enfance.
Matahachi
Meilleur ami d’enfance de Takezo, il se retrouve dans les plans de ce dernier malgré sa « plus » glorieuse ascendance – à l’échelle du village. Héritier de la famille Hon’iden, il est promis à Otsu avant de fuir pour Kyoto avec Oko. Il y connaîtra des fortunes diverses, rencontrant par hasard Takezo. Son histoire permettra au lecteur d’apprécier une peinture plus large du Japon de l’époque. Il finira par voler l’identité d’un samurai qui mourra devant ses yeux : Sasaki Kojiro.
Otsu
Promise à Matahachi, elle est une orpheline recueillit par la famille de ce dernier. Elle est également une amie d’enfance de Takezo. Revenu dans le village pour lui apprendre que Matahachi était parti avec une autre, son désespoir se transformera en bénédiction et révélera son amour pour Takezo. Elle deviendra un fil conducteur dans l’histoire.
Takuan
Moine du village de Miyamoto. On le dit un ami proche d’Ikeda Terumasa, alors seigneur du château de Himeiji. Très respecté des hautes sphères dirigeantes, il sera le premier à mettre le violent Takezo sur une voie plus large et réfléchit.
Quelques personnages secondaires
La mère de Matahachi
Arima Kihei
Samurai venu chercher à se battre contre le plus fort du village, Takezo, alors agé de seulement 13 ans, accepte son défi et le tue.
Oko
Voleuse, elle va après les batailles pour récupérer les objets de valeur, elle recueille Matahachi et Takezo chez elle où ils se réveillent au tout début du manga. Elle a une fille de 15 ans. Matahachi s’éprend d’elle avant de fuir avec.
Akemi
Elle est la fille d’Oko, âgé de seulement 15 ans lorsqu’elle prend en charge avec sa mère Takezo, elle en tombe rapidement amoureuse.
Tsujikaze Kohei
Frère du chef du clan des brigands que Musashi a tué, il viendra pour
Le Manga
Qui a exploré Vagabond ne peut qu’être émoustillé par la qualité des encrés d’Inoue. Véritable génie du dessin, il repeint les paysages d’époques, les monuments, ainsi que la vie du Japon avec une précision et une finesse qui exalte l’amateur d’histoire japonaise. C’est d’ailleurs ce dernier qui ne peut qu’être conquis par le titre.
Bien que limité à la région du Kansai, le titre appuie toute sa démarche sur une réalité chronique. Limité à l’univers du combat de samurai, et à la pratique des arts martiaux, l’immersion est réel, profonde et lucide. Malgré cette précision contextuelle, et c’est là que nous avons entre les mains un manga complet de premier plan, l’histoire ne déroge peu à la règle du fil qu’elle conte et cette dernière n’est qu’un service rendu à une idée bien plus profonde d’expérience de soi que le samurai se devait de vivre pour réaliser son traité sur les techniques du sabre.
Invincible sous le soleil
Dans la psychée de Musashi, Inoue terrifie le lecteur avec un style en mouvement quasi-abstrait extrêmement violent et précis. Dans le combat la rapidité de l’action, l’intensité des émotions se fait pesant. On atteint le paroxysme devant la puissance des regards qui s’entrecroisent.
La quête de puissance du samuraï, la voie du sabre et la voie du du guerrier y sont décrit avec précision au travers des récits de tous ceux qui vont croiser la route de Musashi, mais également lors d’histoires parallèles écourtées, pour dépeindre encore un peu plus subtilement la quête dans ses travers et sa beauté mystique. Il y naîtra une romance platonique et une filiation nouvelle avec son disciple Jotaro, il y sera décrit la relation de maître à disciple maintes fois, au travers des yeux de Musashi mais également vis à vis des écoles qu’il souhaitera combattre. Les formidables description des moines à Nara, ou du célèbre clan Yagyu, n’en seront que des exemples, tant ce travail regorge de détail.
En bref, on aimera ?
- La force du dessin d’Inoue et son mouvement permanent.
- La profondeur d’esprit de Musashi.
- Les différents tissages de l’histoire qui permettent à cette dernière d’avoir une forme plus large.
- Le dessin des monuments de l’époque interagissant avec l’intrigue.
Un virtuose du dessin.
https://www.youtube.com/watch?v=g5_jlR6eaI4
Prix Manga :
- Grand Prix 2000 du Japan Media Arts Festival.
- 26e Grand Prix (2000) de la Kodansha, catégorie générale.
- Prix culturel Tezuka Osamu 2002.
Wallpaper vagabond.
Copyright image Kodansha/Inoue
Un peu de vocabulaire.
戦国時代 = « Sengoku Jidai » = Période du pays en guerre. (( 時代 = Jidai = Période // (« Sengoku » = 戦 – sen (ou tai) – guerre / 国 = Koku (ici « Goku » = Pays ) )
Bushido = 武士道 , la voie du guerrier, sous entendu » le code de chevalerie du guerrier ».
Kanji |
Onyomi |
Kunyomi |
Français |
侍 |
ジ – Ji |
さむらい – Samurai |
Samurai |
武 |
ブ – Bu |
たけ(し) – Take(shi) |
Guerrier Militaire |
士 |
シ – Shi |
Homme Gentleman |
|
道 |
ドウ – Dou |
みち – Michi |
Le chemin La voie La route |
Ping : Glossaire Manga et Otaku. - le site du Japon
Ping : Top 100 manga le plus vendu au monde - le site du Japon
Ping : Le château d'Osaka - le site du Japon