Valérie Lévesque est une blogueuse québécoise de la région du Saguenay. Sur son blog, Les Bentôs de Valérie, elle parle en grande partie de bentôs, ces fameux lunchs japonais que l’on voit partout dans les animés et les dramas, mais fait également quelques vlogs, notamment lors de ses passages en convention. Cette interview va vous permettre d’en découvrir plus sur cette jeune femme entreprenante, sympathique et rayonnante, alors que son livre est sur le point de sortir dans les librairies.
Pourrais-tu te présenter brièvement ?
Bonjour ! Moi c’est Valérie Lévesque, j’ai 29 ans. Je suis maman de 2 enfants, de 4 ans et 2 ans et demi. Je suis fan d’animés depuis très longtemps et je fais des bentôs depuis environ 3 ans. J’ai commencé avec le bentô quotidien, c’est-à-dire juste mettre son repas dans un panier compartimenté, et quelques mois après j’ai commencé à faire des petits personnages, à m’amuser. Comme on voit dans nos séries préférées dans le fond.
Justement, pourquoi le bentô ?
Je dirais qu’à la base c’est un peu venu dans la quête de mieux manger. Ce que l’on faisait avant d’avoir des enfants. Quand on rentre du travail, on est fatigués, on se dit qu’on n’a pas le temps de se faire à manger, etc. Justement, je finissais de travailler tard, à 21 heures, j’avais pris du poids, je n’étais pas en santé non plus. Je n’avais pas le temps de m’entraîner, ni vraiment de vivre. Et à un moment donné, je me suis dit que ça n’allait plus et qu’il fallait changer ça. Les déjeuners, les dîners et les soupers ça allait, mais on dirait que le lunch je ne trouvais pas de bonne solution. Et justement, en écoutant mes séries je me suis dit « Mais oui ! ». C’était devant mes yeux et je ne l’ai pas vu. Parce que le bentô c’est une manière tellement santé et équilibrée de faire ses lunchs : une partie féculent, une partie protéine, des légumes, des fruits. Quand tu commences à faire ce genre de lunch, tu finis par en avoir de très équilibrés. Donc c’est pour ça que j’ai commencé à le faire à ma manière au quotidien. Et comme je l’ai dit tantôt, je me suis mis à faire des petits personnages. Tant qu’à faire des bentôs, autant avoir du fun !
Et où trouves-tu tous ses ingrédients au Québec ? Parce qu’en France c’est quand même relativement facile.
Je dirais que j’ai quand même beaucoup adapté ça au Québec. Dans le sens que je l’ai adapté à mes menus et à ce qu’on mange. C’est tout simplement ce que je mange moi-même. Mais le riz reste du riz à sushi, car il faut du riz collant. C’est sûr que dans les épiceries asiatiques, il y a plus de variétés de riz qui colle, mais par exemple au Saguenay, on n’est pas équipés pour ça, donc la solution reste le riz à sushi. Pour les boîtes à bentôs, j’achète ça en ligne. Au début quand j’ai commencé, j’avais reçu un livre de 100 recettes d’onigiris (= boule de riz japonaise) qui venait du Japon. Et là j’étais hyper hype, trop contente. Et en fait, dedans j’étais capable de faire à peine 20 recettes avec des aliments que je retrouvais ici. Au début j’étais quand même assez déprimée et déçue mais après je me suis dit que si eux étaient capable de faire ça avec leurs choses, j’étais capable de le faire avec les miennes. Justement dans mon livre, j’ai refait 100 recettes d’onigiris avec des aliments que l’on retrouve vraiment partout. Je veux juste donner une clé aux gens pour qu’ils fassent leurs recettes mais aussi avec leurs restes ! Par exemple quand il te reste 4 petits morceaux de poulet, tu les regardes et tu te dis « Mais qu’est-ce que je vais faire avec ça ? ». On peut les récupérer dans un onigiri, avec une sauce teriyaki et c’est délicieux ! C’est tellement mieux qu’un sandwich déprimant dans un sac que tu ouvres au travail, qui est détrempé et pas appétissant et qu’au final tu jettes pour aller t’acheter un hamburger au McDo. On a beau dire, on mange quand même avec les yeux. Donc d’un côté tu as ton sandwich plate (= ennuyant en québécois) et de l’autre t’as pris un petit 15 minutes de plus pour te faire de quoi de compartimenté. Si tu n’as pas le temps de faire des petites décorations, ils vendent des sortes de petits pics avec des petits animaux au bout. Ça prend 15 secondes à planter et ça ajoute tout de suite du cachet !
Pourquoi avoir commencé à faire un blog ? Au départ tu le faisais juste pour toi si je comprends bien.
J’ai d’abord commencé par partager ça sur ma page personnelle. Après ça je le faisais sur ma page Facebook. Et là les gens ont commencé à avoir de l’intérêt et à me poser des questions : « Comment faire des onigiris ? », « C’est quoi ? ». J’ai même eu 3 4 fois la question « Le bentô c’est mexicain ? ». Ça me faisait plaisir d’expliquer aux gens ce que c’était. J’ai pensé que la meilleure plateforme pour ça était un blog. Je trouvais tellement que le bentô avait à gagner à être connu ! Que le monde connaisse le bentô quotidien mais aussi le créatif, et le onigiri. Au début ça a été dur car je ne parlais pas au bon public. Je parlais aux parents parce que j’étais moi-même une mère mais la réaction que j’avais été « Mais qui a le temps de faire ça ? ». Les gens se fermaient directement. Ça a été un gros travail d’introspection et c’est à ce moment que le blog est devenu un peu plus personnel. J’ai renoué avec la personne que j’étais avant d’avoir des enfants. J’écoute des animés et je lis des mangas depuis très longtemps. Ça doit faire 10 ans que c’est quasiment tous les jours sauf quand je suis trop occupée. J’aimais ça blogguer à propos des choses qui me passionnaient. Je ne travaille pas, donc mon activité c’est m’occuper des enfants, de mon blog durant les siestes, le matin de bonne heure et les soirs. Si je suis chanceuse je fais du ménage ! *rire* On s’est entendus moi et mon copain que quand les enfants iront à l’école, je retournerais travailler en hygiène dentaire si mes projets ne décollaient pas. C’est pour ça que je suis vraiment intense dans ce que je fais et que les gens trouvent que je vais vite. Mais c’est parce que je veux changer ma vie et je n’ai que 2 ou 3 ans pour y arriver. Si je ne fonce pas, je ne pourrais pas. Je fonce. On a juste une vie à vivre pour atteindre nos rêves.
Tu vas bientôt sortir ton livre Les Bentôs de Valérie. Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans cette aventure ?
Justement pour mon but ultime de faire connaître le bentô et tout cet univers. En janvier, j’ai eu mon émission de TV à MATV Saguenay – Lac St-Jean. Là, je me suis dit « Ok, qu’est-ce que j’aimerais faire ? ». C’est le moment où tu lances des idées dans l’univers et que tu te dis que tu aimerais que telles ou telles chose arrivent, et je me suis dit que j’aimerais ça avoir un livre. C’était pour moi la meilleure manière que les gens puissent avoir des recettes et des tips pour faires des bentôs et des onigiris. J’ai commencé à chercher des maisons d’édition et j’ai été chanceuse car je n’ai pas eu à chercher longtemps ni à envoyer des manuscrits. Quand on regarde les maisons d’éditions, à travers les livres qu’elles publient, on est capable de connaître leurs goûts, leurs genres et leur personnalité. Je suis tombée sur la maison d’édition qui me ressemble, qui comprend qui je suis, qui est autant dynamique et énergique que moi. C’est Guy Saint-Jean éditeur à Laval (Québec, Canada). J’ai soumis mon manuscrit et on a fait toutes les étapes qu’il fallait. J’ai reçu une réponse positive la veille de la convention Nadeshicon (Université Laval à Québec City, en avril) et comme tout était secret je ne pouvais rien dire. C’était difficile car j’étais vraiment très excitée ! *rire*
C’est toi qui a fait tes designs ou il y a une équipe derrière tout ça ?
Non non, justement, il y a vraiment une grosse équipe derrière tout ça. C’est ce qui est génial ! Dans le sens que toutes les recettes qui sont dedans c’est moi qui les ai faites. L’écriture, le manuscrit, tous les conseils, c’est moi. Mais pour les photos il y a un photographe de Montréal qui est venu au Saguenay pour faire le livre et c’est une graphiste qui a fait des graphismes de fous. On dirait que tout le monde s’est hyper entendu. Le livre est super coloré ! Il y a du rose pastel, du bleu pâle, du jaune… Comme la maison d’édition le disait, ça va à contre-courant des tendances culinaires dans les livres. En ce moment, quand on va voir dans le livre culinaire c’est des couleurs très blanc, épurés, sobre. Les photos industrielles sont à la mode. Tu sais les photos sur fond noirs, c’est un look qui est très à la mode. Donc je me suis dit que je voulais faire changement et que ça colle aux bentôs que je fais. Mon but c’est de montrer aux gens que c’est fun ! Je veux vraiment redorer l’image du lunch parce qu’on n’a pas vraiment une bonne relation avec ça au Québec. Les gens arrivent et voient des petites boîtes, trouvent ça cute mais ce demande ce qu’ils peuvent faire avec ça.
C’est vrai que parfois ça semble quand même petit.
Oui c’est ça ! Mais en fait si on regarde bien, pour une femme je conseille souvent un bentô 2 tasses et demi, 3 tasses. Quand on prend une tasse à mesurer, 3 tasses c’est quand même gros. Si on bourre ça de laitue romaine c’est sûr que tu vas avoir faim après 30 minutes, mais si tu rentabilises tes 3 tasses ? Là tu penses à des petites protéines végétales à ajouter, un tamagoyaki, qui est un 3 œufs roulés qui ne prends vraiment pas de place. Je montre plein de trucs pour tout packé le plus possible. En soit tu ne manges pas trop, mais tu as mangé de la qualité, ce qui va faire en sorte que tu n’auras pas faim dans une demi-heure. Le but aussi ce n’est pas de perdre 30 minutes à te faire un autre lunch en plus de ce que tu es en train de te préparer pour dîner. Je veux que tu puisses prendre ce que tu as déjà pour le mettre dans ton bentô. Tu n’as pas envie de te refaire un autre repas quand tu sors du travail. De plus j’ai essayé de viser tout le monde. Dans mon livre il n’y a rien qui se mange obligatoirement avec des baguettes.
Quand est-ce que ton livre sort ?
Ça va être le 27 septembre, partout en librairie à 29.99$CA+Tx pour 200 pages. En France ça va être via la librairie du Québec à Paris ! Je serais à Lyon les 2 et 3 décembre pour la Japan Touch (Lyon, France). Je vais apporter des livres que je pourrais dédicacer !
De toute tes recettes, laquelle préfères tu ?
Ma préférée… Je dirais que si c’est dans les onigiris normaux, c’est la préférée familiale, elle est dans mon livre : la p’tit dej’. C’est un onigiri inspiré du petit déjeuner. On retrouve des œufs, du bacon, du jambon et du fromage. Je l’aime parce qu’il est pratique. Quand on est pressés le matin, on est capables de le cuisiner en même temps que l’on prépare notre déjeuné. Sinon dans les plus cute, je dirais des petits pandas. Ma fille les aime beaucoup et c’est comme ça que je lui ai fait goûter de l’algue, comme les oreilles en sont recouvertes.
Aurais-tu une phrase, une seule qui pour toi définirait les bentôs ?
Wow c’est une question difficile… *réfléchit* Quelque chose du genre : Qu’il soit compartimenté normalement au quotidien ou qu’il soit ultra créatif, le bentô est toujours amusant et coloré !
Merci à Valérie pour nous avoir accordé de son temps et pour sa pétillante personnalité ! N’hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Blog), à acheter son livre et à aller la soutenir dans les conventions !