Conte d’amour japonais

Le conte d’amour japonais est un thème récurrent des contes japonais. A vrai dire c’est même le thème du premier conte du Japon, la naissance mythologique du Japon elle-même, qui est née à partir de l’amour entre deux kamis, qui après s’être profondément aimés, se sont profondément haït. Izanagi et Izanami, tout frère et sœur qu’ils étaient, donnèrent naissance à de nombreux kamis avant d’être séparé par l’un d’eux.

conte d'amour japonaisIzanami perdit la vie en donnant naissance à Kagutsuchi, le dieu du feu. N’acceptant ce funeste destin, Izanagi se décida à se rendre dans le yomi, royaume des morts, pour récupérer sa bien-aimée. Malheureusement, elle avait déjà goûté aux fruits du Yomi, et elle refusa que son bien-aimé la voit, mais accepta de le suivre après de longues négociations. Incapable de se retenir, et alors qu’elle était endormie, dans les ténèbres il alluma un feu et découvrit le visage de sa femme. Effrayé, il s’enfuit aussi vite qui le put, elle, réveillée et folle de rage de son manque de loyauté, qui restera un trait commun à beaucoup d’histoires populaires, lui enverra les harpies. Il s’échappera mais elle lui promit de tuer “1000 hommes par jour”. Il fermera le yomi, et promettra en échange de faire naître “1500 hommes par jour”. La vie et la mort étaient nées.

 

Lorsque l’on analyse les différents contes d’amour japonais qui jalonnent le site du Japon, on s’aperçoit de certains traits communs à cette étreinte originelle. L’amour passionnel ne dure qu’un temps et il se prépare à une cruelle séparation.

Conte d’amour : Honneur aux vieux couples.

Les vieux couples qui n’ont pas eu d’enfant mais qui ont toujours été là, l’un pour l’autre par exemple, se voient affublés de tous les honneurs. Tantôt, un enfant parfait leur ait offert, et comme la princesse Kaguya veille sur ses parents, Momotaro, héros parmi les héros, les affublent de gloire. Même les moineaux les couvrent d’or, et les lapins les vengent.

La princesse bambou
Lorsque les gens de la lune, traditionnellement pensé comme le paradis, décident de remercier un vieux couple travailleur qui n’a pas d’enfant, une fille naît d’une pousse de bambou. La belle Kaguya les inondera d’amour jusqu’à leurs derniers jours. Refusant de se marier, et rendant ses prétendants fous de désir. Même l’empereur se déplacera pour éviter le pire : l’annonce que les gens de la lune vont venir la chercher comme elle finit par l’avouer à son père.
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Dans de nombreux cas, l’héroïne tombe amoureuse d’un esprit et non d’un homme. La princesse pivoine, comme le cerisier sacré, est l’exemple même d’une fille tombée éperdument amoureuse d’une chimère et qui au regard de la réaction des gens qui les entourent montre à quel point le yokai fait parti intégrante de la vie du Japon traditionnel.

Lorsque ce n’est pas un esprit perfide qui s’empare de celui du souverain, référence naturelle aux classiques chinois, et à l’impératrice Daji, accusé de toutes les sorcelleries et d’être un esprit renard rusé bien décrit dans le manga Hoshin, le chat de Nabeshima ne recule devant rien sauf peut-être au courage d’un loyal parmi les loyaux à son seigneur.

Conte d’amour japonais : l’éphémérité du bonheur.

Une action entraîne une réaction. Et dans de nombreuses histoires ce sont les héros qui tombent amoureux d’un esprit. Ensemble ils construisent une famille et ils vivent heureux mais tôt ou tard l’éphémérité des sentiments ou celui de la vie les rattrapent. L’esprit du saule était heureux avant d’être arraché pour servir de bois au temple impérial, celui de la grue ou de, coulait des jours paisibles avant que la curiosité de leurs proches ne les retire du monde des hommes. La femme des neiges vécu longtemps sous un masque avant que son mari ne révèle l’homme de peu de parole qu’il était.

Conte d'amour japonaisKomurasaki est tombée éperdument amoureuse de son sauveur Gonpachi, un ronin qui a du fuir son village après avoir accidentellement tué son ami. Refusant de rester en paix avec elle chez son riche père, il devient garde à Edo. D’abord droit, il tombe petit à petit dans la perdition. C’est dans le quartier des plaisirs qu’il retrouvera sa bien-aimée.
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Lorsque les histoires ne racontent pas celle d’un père désireux de marier sa fille, qui cherche le meilleur des prétendants mais que rien ne se passe comme prévu.

L’accord du père.

Dans de nombreuses histoires, on va pouvoir comprendre que le destin des futurs époux dépend totalement de la bonne grâce du père. Bien sûr, ce dernier est très attentif envers sa fille et ne va pas à son encontre. Mais nous verrons au travers des différents contes que dans les histoires où “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”, le conte ne donne pas voix au chapitre à la mariée, qui n’est que la fille de … Alors que dans “sannen netaro“, c’est la peur qui contraint le père à donner la main de sa fille ; dans warashibe choja, c’est le bon caractère du héros qui lui permet d’obtenir la main de cette dernière.

Yosaku est un homme profondément gentil. Il compense sa pauvreté par une foi inébranlable en Kannon. Alors qu’il prie et demande du travail comme à son habitude. Il reçoit une réponse : demain tu recevras quelque chose qui te donnera une grande récompense. Au levée, il trouve une tige de paille Poursuivant sa route, il échangera cette simple tige de paille jusqu’à obtenir des chevaux. Finalement, cette tige le conduira dans la demeure d’un riche marchand qui deviendra son beau père. Conte de warashibe choja.

 

Quand les Yokais s’en mêlent.

Il semblerait que dans les contes japonais d’amour, un à l’esprit pur a toutes ses chances avec les kami du sexe opposée. Pour cela, il doit souvent réaliser une action d’envergure qui mérite récompense. Le grand onmyo sauvera un renard qui deviendra sa femme.

Alors que l’onmyoji Abe no Yasuna travaillait à restaurer l’image de sa Maison, il croisa un renard effrayé sur le chemin du temple de Shinoda. Ce dernier était poursuivi par un chasseur. Il n’hésita pas à le sauver, menant les chasseurs vers l’erreur. Quelques instants après, des bois, où avait disparu le renard, une très belle femme sortit. Elle s’appelait Kuzunoha.
 

 

Le conte d’amour japonais se base sur des préceptes qui demeurent très prégnants dans la société japonaise. La passion ne dure qu’un temps, et les parents sont toujours les meilleurs conseillers. Les couples qui durent sont toujours récompensés comme ceux qui agissent avec le respect filial.

 

Chaque semaine, un nouveau conte japonais est disponible sur le site du Japon. Retrouvez ces contes ici [marquez la page et jetez y un coup d’œil occasionnellement si vous aimez les contes].

 

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